Le Journal de S et L (fr)

Du bonheur à l'état brut. Voilà bien ce que proposaient Phil Abraham et son trio pour ce concert de lundi. Le tromboniste belge possède en lui toutes les cartes maîtresses de la séduction et pour mieux convaincre, il a choisi comme partenaires deux autres charmeurs conquérants, le contrebassiste néerlandais Hein Van de Geyn et le jeune guitariste acoustique Frédéric Favarel.
Phil Abraham nous a proposé, avec une totale possession de son art, de l'entendre chanter. Comme son timbre au trombone, la voix est savamment dosée, envoûtante. Pendant plus d'une heure, les trois complices ont offert des standards qu'ils ont su enrichir de leur foisonnante imagination, sans excès pour mieux fasciner le plaisir et les sens.
Pour ces enjôleuses interprétations, le trio avait choisi la simplicité. Quelques notes ont suffi à parfaire un bien-être naissant, dès les premières mesures. Très vite, entre les musiciens et leur public, devaient naître les clins d'oeil complices, les reconnaissances mutuelles. Les thèmes proverbiaux servaient de références culturelles, tous naviguaient vers des rivages familiers, tendaient vers une genèse spirituelle. Un procédé idyllique d'un ressourcement total!